Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine industriel Manufacture

Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette

  • Grand Rue
  • 34800 Villeneuvette
Cité manufacturière de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
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Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Ancienne cité manufacturière  de Villeneuvette
Crédit photo : Fagairolles 34 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété du département ; propriété de la commune

Période

2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

L'ensemble de l'ancienne cité et son réseau hydraulique situés, d'un seul tenant, à savoir : 1/ le réservoir d'eau à l'ouest de la cité comprenant le « béal des collines », le « béal de la vallée » et le « béal des foulons », le pont-aqueduc dit « de l'Amour », le grand vivier, les fontaines, les canaux et tous les ouvrages qui leur sont liés ; 2/ les façades et toitures (à l'exception des adjonctions et aménagements du XXe siècle) de tous les bâtiments, y compris celles des bâtiments industriels du XIXe siècle, et, en totalité, le rez-de-chaussée du grand bâtiment des maisons de maître (depuis la place Louis XIV jusqu'au jardin de Saint-Cloud) avec, également en totalité, la tour de l'horloge avec son escalier sur la Grand-Rue ; 3// tous les sols bâtis et non bâtis, l'ancien grand jardin avec les vestiges de ses bassins, de ses allées, de ses canalisations, les restes de la porte de Lodève (au nord), « l'Enclos » central, le « jardin de Saint-Clous » (au sud-ouest), le jardin public dit « des Rames » (au sud), les allées d'arbres, notamment l'allée de platanes de l'accès à la cité à l'est, l'allée de Lodève et l'allée de mûriers en limite est, les allées de cyprès, notamment celle sur l'allée cavalière en limite ouest, les allées de tilleuls et de micocouliers ; le tout conformément aux quatre plans annexés à l'arrêté (cad. domaine public, non cadastré, pour la voirie (rue de la Calade, rue Colbert, Grand-Rue, place Louis XIV, rue des Fileuses, rue des Tisserands, ), le jardin public et les fontaines ; Mourèze B lieu-dit « La Maniane » 53, 55, 58, 166, 167 169 170 ; C 61 ; Clermont-l'Hérault DE lieu-dit « l'Arboussas » 32 et lieu-dit « Rolland » 33 ; Villeneuvette A, le « béal des collines », lieu-dit « la Bruyère », 1 à 3, le « béal de la vallée » 5, lieu-dit « l'Arcade » 32, 159, le « béal des foulons » lieu-dit « La Bruyère » 6 et le « béal de la vallée », lieu-dit « L'agasse » 115, 116 ; AB, la cité, lieu-dit « le Village »3 à 7, 9, 12, 14, 35 à 39, 49, 60, 98 à 103, 105, 106, 108, 110, 113, 114, 125 à 131, 133, 147, 149) : inscription par arrêté du 13 janvier 2014

Origine et histoire de la Cité manufacturière

Dès le XIIe siècle, métairies et moulins se multiplient dans les faubourgs de Clermont et des chartes successives régissent la vie des artisans, meuniers et tisserands ; l'une d'elles, mentionnée dans le texte, taxe la fabrication et le négoce des draps et des étoffes. Le territoire de Villeneuvette commence à se définir au XIVe siècle, tout en restant administrativement imbriqué dans les communautés voisines pendant des siècles. Le traité de 1534 ouvre le commerce outre-mer et facilite les échanges, et dès 1660 de nombreux ateliers fonctionnent à Villeneuvette et dans les environs. La manufacture de Villeneuvette est créée en 1673 par Pierre Baille sur un site alimenté par la rivière Dourbie et doté d'un moulin à foulon, favorable à une teinturerie et à un atelier de tissage. Financée par des investisseurs montpelliérains, elle passe sous le contrôle d’André Pouget et, par édit royal de 1677, acquiert le statut de manufacture royale. Les draps produits, destinés à l’exportation vers le Levant, transitaient par le nouveau port de Sète et par Marseille. Les débuts sont difficiles face à la concurrence, notamment celle de la manufacture des Saptes, et les exportations restent modestes à la fin du XVIIe siècle. La Compagnie du Levant, prévue pour écouler les draps languedociens, ne se concrétise pleinement qu’en 1682 et une société regroupe alors les deux manufactures, sans aboutir à des résultats immédiats importants. Après une période de repli, la manufacture est rachetée puis vendue en 1703 à Honoré Pouget ; elle produit alors de 800 à 1 000 pièces de drap par an. En 1720, Guillaume Castanier d'Auriac devient propriétaire et lance une nouvelle phase d’agrandissement et d’embellissement du site. À la fin de l’Ancien Régime la manufacture connaît une grande prospérité : sa production augmente fortement et, vers 1785, entre 50 000 et 100 000 pièces de drap sont admises annuellement au bureau de Marseille pour le Levant, représentant une part majeure des exportations vers le Moyen-Orient. Seuls les tisserands sont logés sur place et ils travaillent des fils produits dans les villages voisins. En 1676–1680 sont construits, probablement pour Pouget, une chapelle, 66 logements et un réservoir ; la chapelle est reconstruite vers 1740 et le manoir de la fabrique est aménagé en 1733, avec des transformations des logements de tisserands. En 1803 la famille Maistre reprend la manufacture, la modernise et la mécanise, oriente la production vers les draps d’uniforme militaire et fait réaliser, parmi d’autres aménagements, une cheminée datée de 1883. Au début du XIXe siècle l’établissement emploie jusqu’à 800 personnes dont un quart logé sur place, et reçoit des primes de l’État pour ses exportations sous les règnes de Louis XVIII et de Louis-Philippe. Durant la Première Guerre mondiale la manufacture travaille à plein régime avec les commandes d’uniformes, puis entre dans un déclin progressif après la perte des commandes étatiques dans les années 1920 et cesse son activité en 1954. Classés au titre des monuments historiques depuis 2014, les anciens bâtiments et la cité manufacturière sont parmi les mieux conservés des manufactures royales françaises. Lors de son élévation au rang de manufacture royale en 1677, une cité nouvelle, indépendante par lettres patentes, est édifiée pour loger les ouvriers ; elle est ceinte d’une muraille percée de trois portes et organisée selon un plan orthogonal. La grande place rectangulaire, ornée d’une fontaine du XVIIIe siècle dédiée à Louis XIV, est dominée par l’église agrandie vers 1740 dont l’intérieur a été peint par J. Pauthe en 1870. Les logements ouvriers et le manoir de la fabrique sont conservés, de même que plusieurs installations industrielles et ouvrages hydrauliques — réservoir, aqueduc et bassins — qui alimentaient l’usine.

Liens externes